Présentation

AUGUSTINIANA SACERDOTALISQUE CONCORDIA

« Enracinés et fondés dans la Charité » — Eph., iii, 17.

La Concorde augustinienne et sacerdotale se définit d’une triple manière

  1. Elle est tout d’abord une Concorde, c’est-à-dire une convergence et union cordiale. Le cœur est l’organe qui symbolise l’intelligence au sens le plus noble du terme. Dieu, par le prophète, déclare : « Mon peuple périt faute de connaissance » (Osée iv, 6).

La Concorde se veut donc un lieu où règne l’unanimité doctrinale, condition fondamentale de la rectitude de l’action. Le cœur est aussi le lieu où Dieu habite par la foi (Eph., iii, 17). L’unité de foi produit l’unité des cœurs, selon la parole de l’Ecriture : les « croyants n’avaient qu’un cœur et qu’une âme » (Actes iv, 32).

Quoique la Concorde Augustinienne et Sacerdotale comporte plusieurs maisons régies de façon autonomes, il n’en demeure pas moins que chacune d’elle permet d’illustrer cette exclamation du Roi-Prophète : bonum et jucundum est habitare fratres in unum, « Ah ! qu’il est bon, qu’il est doux pour des frères d’habiter ensemble ! » (Ps., cxxxii, 1). La cohabitation fraternelle ne peut s’effectuer que par la véritable charité, sans mélange d’impureté et d’amour-propre. Aussi la Concorde se fonde-t-elle radicalement sur la Charité, soit « l’amour de Dieu préférablement à toute chose, et après lui le prochain » (Règle de S. Augustin, prologue).

  1. La Concorde est essentiellement augustinienne. Par cette épithète, il faut entendre entièrement catholique et romaine, à l’exclusion de toute adultération intervenue au fil des âges.

La Liturgie catholique, spécialement dans les Oraisons des dimanches, professe, confesse et enseigne aux chrétiens une vision du Seigneur Dieu exclusive de celle qui conduit à considérer celui-ci comme « découronné » par ses adversaires, ou supplanté par une créature, quelle qu’elle soit : « Je suis le Seigneur ; c’est là mon Nom, et je ne donnerai pas ma gloire à un autre » (Isaïe xlii, 8).

La doctrine de N. S. P. Augustin consiste essentiellement dans la définition de la grâce souveraine de Dieu, et dans la réfutation de l’hérésie pélagienne, qui accorde à l’homme une certaine capacité de plaire à Dieu par ses propres forces, indépendamment du don de la foi, ruinant ainsi l’enseignement de l’Apôtre (Héb., xi, 6).

D’innombrables Conciles ont condamné cette pernicieuse erreur, ainsi que ses variantes mitigées : aussi est-il indubitable que…

« deux amours ont bâti deux cités : l’amour de soi, qui va jusqu’au mépris de Dieu, a élevé la cité terrestre, et l’amour de Dieu, qui va jusqu’au mépris de soi, a élevé la cité céleste » — De Civitate Dei, xiv, 28.

Sans la continue miséricorde de Dieu, qui la purifie et la munie ; sans son constant gouvernement, l’Eglise ne peut subsister sauve : Ecclesiam tuam, Domine, miseratio continuata mundet et muniat ; et quia sine te non potest salva consistere, tuo semper munere gubernetur (Or. du XVᵉ dimanche après la Pentecôte).

  1. Enfin, la Concorde augustinienne est sacerdotale. « Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent » (Ps., cxxvi, 1) : la présence visible et opérative de Dieu dans ce bas-monde se manifeste par la fonction sacerdotale. La visibilité de l’Eglise consiste avant tout dans sa structure hiérarchique.

Or, depuis le XIXᵉ siècle, les évêques ont amèrement constaté non seulement une prolifération des opinions propres et des points de vue hétérodoxes, mais surtout des prédicateurs autoproclamés, encouragés par les intérêts financiers et les passions anticléricales de laïcs, à propos desquels le Seigneur Sabaoth déclare : « Je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai point donné d’ordres, et je ne leur ai point parlé » (Jér., xiv, 14).

Si les entreprises de la militance laïque ne se caractérisaient que par la stérilité, la cause serait déjà jugée ; mais, pire que cela, la démultiplication des officines laïques d’évangélisation et d’enseignement n’a cessé d’entraîner une véritable mutation de la forma mentis, c’est-à-dire de la mentalité catholique. Au point que l’on puisse dire que les nouveaux venus s’agrègent à une entité qui n’a de catholique que le nom —à l’instar de l’Eglise post-moderniste…

La règle établie par le Saint-Esprit est la suivante : Fides ex auditu : « La foi (naît) de la prédication, et la prédication (se fait) sur la Parole du Christ » (Rom., x, 17).

Dans l’Eglise de N.-S. Jésus-Christ, la foi ne vient pas de ce qu’on lit, de ce que l’on regarde via les médias numériques, ni même de ce que l’on entend de la bouche de tout individu qui se bombarde apôtre, mais de la Parole de Dieu annoncée par voie hiérarchique, c’est-à-dire avant tout par les Evêques, et par les Prêtres à eux soumis.