I. – La pastorale des Prêtres de l’ASQC.
Parce qu’elle est tombée en désuétude – ou plutôt qu’elle a été systématiquement battue en brèche et démolie par les militants du XIXème siècle, avec l’appui tacite d’éminentes autorités – la doctrine des états de vie et des devoirs qui les régissent apparaît comme la ligne démarcative entre le néo-catholicisme et la Religion de nos Pères.
Par néo-catholicisme, nous n’entendons pas désigner la religion issue du dernier aggiornamento, et désormais protégée par de pseudo-papes – mais bien une certaine idée de la religion que ses partisans affirment « de toujours », et qui n’est jamais que la religion d’avant-hier, reforgée par les journalistes et les militants, dans la cacophonie, l’hystérie et le mépris (voire la haine) de l’institution épiscopale. La littérature issue des sauveteurs auto-proclamés de l’Eglise, à commencer par le catastrophique ouvrage d’un certain prêtre espagnol, n’a eu pour seul résultat de réorganiser le peuple catholique en deux partis antagoniques : d’une part, les défenseurs auto-conscientisés d’un « bien commun » prétexte à toutes les transgressions de l’ordre et de la charité ; et de l’autre, la catégorie fourre-tout des « libéraux », qui regroupe les positions les plus disparates et hétérogènes, et où se trouvèrent relégués, à côté des authentiques libéraux, tous ceux qui ne désiraient pas sortir de leur rang pour assumer des fonctions que l’ordre des choses leur interdisaient, et qu’un Veuillot désignait de l’expression méprisante de « catholiques du pot-au-feu ».
Il y aurait bien des choses à dire, sur les causes réelles de la destruction de la tradition catholique, et les origines insoupçonnées de la crise religieuse actuelle.
Les Prêtres de l’ASQC entendent pratiquer la discipline traditionnelle, telle qu’elle a été enseignée, par exemple, par S. Charles Borromée, dans ses instructions aux Confesseurs, en tenant compte et de l’affaissement de la mentalité catholique en Modernité, et de la diffusion des maximes d’une morale relâchée et d’une pratique aberrante des Sacrements depuis un certain temps déjà, hélas.
Les sermons, homélies et conférences visent à dispenser à chaque état un enseignement qui correspond à ses devoirs, avec l’aide de Dieu, car « telle est la volonté de Dieu, que, pratiquant le bien, vous fassiez taire l’ignorance des hommes insensés ; étant libres, non pour faire de votre liberté un voile à votre malice ; mais comme serviteurs de Dieu. » (I Pi. II, 15-16)
Aussi, l’Evêque et les Prêtres de l’ASQC n’entendent-ils dispenser les Sacrements qu’après que les laïcs se soient mis en adéquation avec les devoirs de l’état dans lequel la Providence les a placés. Encore une fois, la vocation à devenir chrétien ne consiste pas à se procurer un supplément d’âme pour vivre à sa guise, et encore moins pour s’autoproclamer champion d’une Eglise qui n’a rien demandé.
II. – Précisions.
Le clergé de la Concorde Augustinienne et Sacerdotale pratique la discipline ancienne de la réception des sacrements et du jeûne.
Ainsi, plutôt que de fréquentes communions peu ou pas préparées, nous préconisons de raréfier la réception des sacrements dans le dessein de s’y mieux préparer, et de les recevoir avec davantage de fruit.
La Concorde Augustinienne et Sacerdotale estime que ceux qui regardent les Prêtres comme des « distributeurs de sacrements » ou pire, des « machines à sacrements », se méprennent totalement. Au contraire, nous considérons avec Sᵗ Paul les ministres des sacrements comme les « dispensateurs des mystères de Dieu » (I Cor., IV, 1), c’est-à-dire comme de sages économes, régissant et réglant la maisonnée selon la volonté de N.-S. J.-C. telle que nous l’ont apprise les Anciens.
Les mystères divins, que ce soit la sainte doctrine ou les sacrements, ne sont donc pas « distribués » indistinctement à la manière d’objets profanes, mais plutôt dispensés à la discrétion des ministres.
La Concorde Augustinienne et Sacerdotale préconise en outre le jeûne eucharistique dans son antique et vénérable pratique, c’est-à-dire absolu, s’abstenant de toute nourriture et de tout liquide depuis minuit.
D’autre part, l’introduction du vernaculaire dans les cérémonies sacrées ; la messe dialoguée ; les Messe dite « du soir », sont autant de pratiques que les Prêtres de la Concorde Augustinienne et Sacerdotale rejettent comme étant les prodromes des réformes subséquentes. – En revanche, les fidèles sont fortement encouragés à lire les textes de la messe à laquelle ils s’apprêtent à assister, afin de mieux suivre et comprendre l’enseignement qui sera délivré en chaire lors du sermon.
De même, comme il est précisé dans la rubrique Profession, les Prêtres de Concorde Augustinienne et Sacerdotale ne suivent pas la nouvelle Semaine-Sainte promulguée en 1955.
En cas de nécessité, les fidèles peuvent s’adresser aux Prêtres, qui en réfèreront à l’Evêque, lequel accordera les dispenses adéquates, selon l’esprit de la Discipline ecclésiastique.