Anthropologie catholique

« … afin que nous puissions mener une vie calme et tranquille, en toute piété et honnêteté. » (I Tim. II, 2)

Sommaire.

I. – La vocation chrétienne.

II. – L’anthropologie catholique traditionnelle.

III. – Les Apôtres. – Les Evêques.

IV. – Les Hommes. – Les Prêtres.

V. – Les Hommes. – Les Laïcs.

VI. – Les « célibataires ».

VII. – Les Religieux.

VIII. – Les Martyrs.

IX. – Les Femmes.

X. – Les Vierges.

XI. – Les Non-Vierges. – Les Epouses.

XII. – Les Non-Vierges. – Les Veuves.

XIII. – Les Enfants.

XIV. – A propos de l’homme naturel.

I. – La vocation chrétienne.

A strictement parler, la vocation est l’appel à entrer dans la cléricature que l’Evêque adresse à un individu mâle dans lequel il discerne les talents nécessaires. Par l’Evêque, c’est l’Eglise qui appelle, c’est le Saint-Esprit qui parle à la personne, lui indiquant la volonté de Dieu pour elle. – Mais d’une façon générale, la vocation est l’appel efficace que Dieu adresse aux brebis dispersées (cf. S. Jn X, 16), qui les fait entrer dans le bercail de l’Eglise.

C’est la raison pour laquelle S. Paul emploie le mot dans cette exhortation : « Je vous prie donc instamment, moi qui suis prisonnier dans le Seigneur, d’avoir une conduite digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant mutuellement avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. » (Eph. IV, 1).

La vocation chrétienne est avant tout la sortie du royaume des ténèbres, et l’entrée dans le royaume du Fils bien-aimé de Dieu, « par le sang duquel nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col. I, 13-14). A ce titre, cette vocation implique un changement radical de vie, de mœurs et de mentalité : ceux qui franchissent la porte de l’Eglise par le baptême marchent dans une « nouveauté de vie » (Rom. VI, 4), selon qu’il est écrit : « Ceux qui appartiennent au Christ Jésus ont crucifié leur chair avec ses passions et ses convoitises » (Gal. V, 24).

La vocation à devenir chrétien ne consiste pas à se procurer un supplément d’âme pour vivre à sa guise, selon son égoïsme, c’est-à-dire la loi de la triple concupiscence, « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » (I Jn II, 16). Dieu « nous a sauvés et nous a appelés par une vocation sainte, non en vertu de nos œuvres, mais en vertu de son propre décret et de sa grâce, qui nous a été donnée dans le Christ Jésus de toute éternité. » (II Tim. I, 9).

La destruction universelle, par la Modernité, des structures traditionnelles ne constitue pas pour le chrétien une raison pour se dérober à l’objet principal de la vie chrétienne, qui est de glorifier Dieu dans les moindres actions de l’existence (I Cor. X, 31). Les moyens de glorifier Dieu sont pourvus par Dieu même : ils constituent les états de vie que l’on trouve dans la religion chrétienne, à savoir : l’état laïc, l’état religieux, l’état clérical.

II. – L’anthropologie catholique traditionnelle.

Plus précisément, l’anthropologie catholique classifie les fidèles, qui ont été régénérés par le saint Baptême, en catégories très définies, présentes dans le Ciel, donc sur la terre, où elles sont dans un état de préparation appelé l’état de voie, c’est-à-dire la vie chrétienne.

C’est dans le Bréviaire et le Missel que nous trouvons le fondement de l’anthropologie sociale catholique. L’Eglise y distingue entre :

Les Apôtres ;

Les Martyrs mâles ;

Les Confesseurs Pontifes ;

Les Docteurs de l’Eglise ;

Les Confesseurs non-pontifes (Clercs ou Laïcs) ;

Les Vierges (martyres et non-martyres) ;

Les Non-Vierges (martyres et non-martyres).

La société catholique considérée dans la réalité autonome qu’est l’Eglise, ne connaît d’autre façon de vivre chrétiennement que de se conformer aux devoirs qui régissent les états de vie que nous venons de mentionner.

III. – Les Apôtres. – Les Evêques.

Depuis qu’ils sont morts, les Apôtres n’ont pas été remplacés, quoique les Evêques soient leurs véritables successeurs. La première génération des Disciples du Christ n’en reste pas moins la catégorie fondamentale qui détermine toutes les suivantes. En effet, les saints Apôtres constituent les Douze Chefs des Tribus spirituelles de la nouvelle Alliance (cf. Jc. I, 1), dont nous sommes les fils et les enfants. Ce Duodénaire patriarcal confère à la vision chrétienne du monde une spécificité, que les divers courants féministes, méta-féministes et post-féministes (et ajoutons anti-féministes) combattent ou récusent. Notre Dieu, qui est béni éternellement, Amen (Rom. I, 25), est Père, Fils et Saint-Esprit ; aussi, les chefs de la Foi sont-ils des Hommes (viri) élus par le Verbe incarné, pour aller et enseigner les nations. Il découle de cette réalité l’imprescriptible masculinité du Sacerdoce et des fonctions enseignantes au sein de l’Eglise, selon la parole de l’Apôtre des nations : Taceat mulier in Ecclesia (I Cor. XIV, 34). Il en découle aussi, dans l’organisation sociale, la primauté du masculin sur le féminin. A la masculinité est attaché le privilège du vicariat divin, selon les mots de la Préface des Apôtres, qui demande pour le troupeau du Seigneur « qu’il soit gouverné par ces […] guides que Vous avez établis vicaires de votre œuvre et chargés d’en être les pasteurs ».

Après les SS. Apôtres, viennent les Pontifes, qui participent à la capitalité de l’Eglise, soit les Papes et les Evêques, qui constituent l’Eglise enseignante. Dépositaires de la légitimité et de la juridiction apostoliques, leurs devoirs d’état sont essentiellement de régir, de nourrir et de guider le troupeau du Christ, pour le faire parvenir entier et intact au grand Jour du Jugement. A la capitalité incombe le devoir de donner à la famille de Dieu « la mesure de blé dont elle a besoin au temps fixé » (S. Lc XII, 42, antienne de Communion de la messe d’un confesseur Pontife).

Les Pontifes tiennent lieu de Dieu sur la terre, selon la parole du Seigneur à Moïse : Ecce constitui te Deum Pharaonis, « Voici que je t’ai constitué Dieu pour Pharaon » (Ex. VII, 1).

Les Docteurs constituent une catégorie à part, qui qualifie certains Clercs après leur mort, lorsque l’Eglise reconnaît dans leur doctrine l’expression parfaite de la foi catholique. A proprement parler, aux Docteurs au Ciel correspondent tous ceux qui, selon leur état et sur terre, ont pour mission d’enseigner la foi : « La Loi de Dieu est dans son cœur et ses pas ne chancelleront pas » (Ps. XXXVI, 31, Graduel de la messe d’un Docteur). Les Evêques, chefs de l’Eglise dispersée, sont les docteurs de la foi, en ce sens que c’est à eux qu’incombe le devoir d’enseigner les peuples à eux confiés par la Providence.

IV. – Les Hommes. – Les Prêtres.

Les Hommes se subdivisent en deux catégories : les hommes marqués du caractère sacerdotal ; les hommes non marqués du caractère sacerdotal.

Les premiers, quoique membres de l’Eglise enseignée, participent par délégation à la capitalité des Evêques, auxquels leur mission est conditionnellement liée. Les Prêtres sont des hommes baptisés, auxquels le sacrement de l’Ordre a conféré un caractère supplémentaire, qui les rend capables de célébrer les Mystères de notre sainte religion. Contrairement à l’épiscopat, le sacerdoce est limité dans son pouvoir ; le prêtre ne peut transmettre le sacrement qu’il a reçu, car, en tant que tel, il est une participation à la plénitude du sacerdoce que seul possède l’Evêque. Le symbolisme de l’étole, qu’il porte croisée, contrairement à l’Evêque, indique cette différence.

Les Clerc se caractérise par le service de l’Eglise ; la cléricature n’est pas un droit, mais un privilège conditionnel, qui nécessite, pour être effectif, l’incardination, c’est-à-dire, d’une façon générale, le rattachement réel à une autorité princière de l’Eglise, comme le stipule le canon 111 § 1. On parle beaucoup de la validité des saints Ordres ; mais celle de l’incardination (can. 112) en est le corollaire non moins nécessaire à l’exercice des offices et fonctions de la cléricature. L’incardination est sanctionnée par un serment de stabilité (can. 117 § 3). Par conséquent, un prêtre vagus perd de facto le droit de confesser, de marier, de prêcher, voire de célébrer les mystères, puisqu’il est comme un corps privé de tête. Qu’il demeure intrinsèquement capable d’exercer les pouvoirs qui sont les siens, c’est un fait ; mais la théologie nous dit que les fruits en seront nuls, et c’est cela le plus important.

Notice sur les Prêtres de l’ASQC

V. – Les Hommes. – Les Laïcs.

Les seconds se subdivisent en deux catégories, que sont les hommes mariés et les célibataires.

L’homme marié est un lieutenant du Christ, selon la doctrine explicite de S. Paul : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise » (Eph. V, 25). La responsabilité de l’homme marié est de nature sponsale, et quand Dieu lui donne des enfants, paternelle. Ces deux autorités le place, sur le plan naturel, dans une situation analogue à celle de l’Evêque. En effet, celui-ci est l’Epoux de son Eglise, et le Père à fois des fidèles en général, engendrés par le baptême, et des Prêtres en particulier, qu’il engendre par le sacrement de l’Ordre. La dignité paternelle tient son élévation extrême du fait qu’elle est une manifestation de la Paternité divine, par laquelle Dieu le Père engendre de toute éternité un Fils à son image. Il est à noter que la dignité maternelle découle de la dignité paternelle, comme la Femme fut tirée du côté de l’Homme (Gen. II, 22).

Les laïcs se subdivisent en deux catégories distinctes, que sont les nobles et les roturiers ; toutefois, nous ne traiterons pas de la question ici. Contentons-nous de souligner que si les roturiers doivent honorer ceux auxquels Dieu a commis, de génération en génération, la lieutenance de son pouvoir (cf. I Pi. II, 13-14, 17), ces derniers se doivent de demeurer dans le rang qui est le leur, d’appuyer de leur autorité celle des Evêques et des Prêtres catholiques, et d’être pour tous les exemples d’une observation exacte et rigoureuse des maximes de l’Evangile.

Si, comme nous le dirons plus bas, l’usurpation des fonctions cléricales par les laïcs est un acte contraire à l’ordre des choses, donc sacrilège, celle des attributions propres à la noblesse par les roturiers ne l’est pas moins. Notons encore que l’exercice, par les nobles, des occupations propres à l’état roturier constitue une cause de dérogeance, qu’il serait bien imprudent pour eux de cultiver.

VI. – Les « célibataires ».

Passons à la seconde catégorie. On a beau scruter le Martyrologe, il sera impossible d’y trouver la catégorie des célibataires. L’homme qui n’est pas marié est ou bien un mineur (l’âge catholique de la majorité est de 21 ans), ou bien un Religieux ou un Clerc. Nous ne parlerons pas des célibataires au sens de jeunes hommes se destinant au mariage, et en attente de réaliser cette ambition. Ceux-là se savent dans un état transitoire, auquel ils ne s’identifient pas, et auquel ils ne demandent qu’à mettre fin. – Par célibataires, nous entendons ceux qui ne sont ni mariés ni clercs, et qui s’en contentent. La Modernité, chacun le sait, génère quantité de ce genre de célibataires, au point qu’il s’en est dégagé un concept vaguement associé à celui d’homme libre, traditionnel, celui-là, et avec lequel il n’a strictement aucun rapport réel. (Libre ne signifie pas « disponible », mais « capable de faire sans contrainte ce que l’on est censé faire ».) Si nul ne songerait à accuser l’homme qui n’a pas trouvé à se marier d’être dans un état honteux, en revanche il ne fait aucun doute qu’un tel célibataire occupe la dernière place de la hiérarchie masculine. Quel que soit son âge, il est à mi-chemin entre l’enfant et l’adulte. En effet, si l’homme ne participe ni à la vie des Anges, par l’état religieux, ni à la capitalité de l’Eglise, dans l’état clérical, ni à la capitalité naturelle, dans l’état de mariage, il se trouve dans une situation où, dépourvu de toute responsabilité, il est plus proche de l’enfance que de l’âge adulte.

Dans le dernier siècle, après la première Guerre mondiale, on a commencé, chez les catholiques, à envisager les paroles de S. Paul « Il est avantageux à l’homme de ne toucher aucune femme » (I Cor. VII, 1) d’une façon fort naturaliste. Le but était de valoriser la catégorie grandissante des laissés-pour-compte de la vie. On développa l’idée que le célibataire est « plus disponible », etc., croyant pouvoir s’appuyer sur cet autre verset de l’Ecriture sainte : « Celui qui est sans femme met sa sollicitude dans les choses du Seigneur » (ibid., 32). En réalité, l’Apôtre pose les fondements du célibat consacré, c’est-à-dire de la vie religieuse. La preuve en est qu’entre un célibataire et un Religieux, il y a une différence notable, que le premier, quelque pieux qu’il soit, est livré à sa volonté-propre, tandis que le second, lié par les trois Vœux, est capable de marcher « comme il plaira au Seigneur » (ibid.) parce qu’il est sans volonté-propre. Dans le meilleur des cas, le célibataire est un religieux au rabais ; dans le pire, il est son propre maître, ce qui le place pour ainsi dire dans une situation hors-état, où toutes les imprudences deviennent possibles…

Il n’est pas jusqu’aux sociologues profanes, qui voient dans la généralisation du célibat une  conséquence directe de la forma mentis libérale, une forme d’égoïsme institutionnalisé, pour ne rien dire de la fameuse « crainte de s’engager », liée bien souvent à des dysfonctionnements psychologiques – les familles modernes s’avérant incapables de préparer les enfants à l’âge adulte.

Le célibat naturel est donc, dans la religion chrétienne, un non-état, ou du moins un état de fait transitoire, devant déboucher ou bien sur l’entrée en Religion, ou bien sur le Mariage. S’il pouvait exister des célibataires non-religieux, il pourrait de même exister des prêtres non-clercs ; quod absit.

VII. – Les Religieux.

Les Religieux, on l’a compris, ne sont pas des célibataires, mais des personnes consacrées à Dieu, qui suivent le conseil évangélique de ne pas prendre femme (S. Mth. XIX, 12). Leur état de vie est le plus parfait de tous, car il leur permet de pratiquer le renoncement à soi-même et la mortification de leur volonté-propre, obéissant parfaitement à la parole du Maître : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, et porte sa croix chaque jour, et me suive » (S. Lc IX, 23). L’état religieux peut prendre plusieurs formes, d’une agrégation sans vœu précis, à la profession religieuse perpétuelle. Toujours est-il que cet état se distingue radicalement de l’état laïc.

Notice sur les Religieux de l’ASQC

VIII. – Les Martyrs.

L’anthropologie catholique place au-dessus de tous les états dans lesquels peuvent se trouver les individus mâles la dignité du Martyre. Celle-ci n’a de supérieure que la gloire de l’état apostolique – les SS. Apôtres ayant eux-mêmes tous été des martyrs. Le martyre consiste à être tué en haine du Christ et de la foi catholique, apostolique et romaine. Il n’a rien à voir avec la défense d’un quelconque « imprescriptible droit sacré à la liberté de conscience ». Ceux qui meurent en défendant le schisme ou l’hérésie ne sont jamais considérés par l’Eglise que comme des obstinés et des réprouvés.

A strictement parler, le martyre n’est pas un état de vie chrétienne, puisqu’il est la façon la meilleure de terminer cette vie et de sortir du monde. Néanmoins le martyre ne saurait être envisagé comme la conséquence de la seule haine des infidèles contre le christianisme et les chrétiens ; il est positivement l’aboutissement – si Dieu veut – d’une vie chrétienne caractérisée par la Charité, c’est-à-dire l’amour de Dieu en toutes choses et par-dessus toutes choses. Le chrétien médiocre peut devenir un martyr s’il reçoit une grâce spéciale qui l’empêche d’apostasier au dernier moment ; rares sont toutefois ceux auxquels Dieu l’accorde. Mais celui qui, par la grâce de Dieu, aura vécu chaque jour dans l’obéissance à la volonté de Dieu telle qu’elle se révèle par les devoirs de l’état où la Providence l’a placé, celui-là sera un témoin (car c’est le sens étymologique du mot) de Dieu à chaque instant de son existence terrestre.

Le martyre est ainsi à la fois une catégorie glorieuse que l’on intègre par la mort violente, et une disposition permanente à aimer Dieu plus que sa vie propre, tous les jours de notre pèlerinage ici-bas. Le chrétien qui ne se conserve pas, avec l’aide de Dieu, dans les conditions du martyre, du témoignage de notre foi à Dieu (I Pi. III, 15), n’est donc pas digne du nom du Messie qui repose sur lui en vertu du baptême. Le martyre est une vertu (une force) essentiellement mâle, qui consiste à être parfaitement conformé à N.-S. J.-C. dans sa Passion, selon ce que déclare l’Ecriture : « Héritiers de Dieu, et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. » (Rom. VIII, 17).

IX. – Les Femmes.

La Rédemption opérée par N.-S. J.-C. au prix de son précieux Sang s’applique toutefois aussi au genre féminin. Contrairement à une nouveauté qui ne cesse d’être répétée depuis deux siècles, sans posséder aucun fondement dans la Tradition, en accordant le baptême aux femmes, le Christ n’a pas dépassé la logique de la circoncision. Bien au contraire, le baptême consistant à mourir à la nature pour renaître à la grâce, l’homme qui est baptisé renaît dans le même genre que celui que la nature lui a donné, puisqu’il ressuscite dans le Christ, qui est un homme. La femme qui est baptisée, quant à elle, ressuscite (comme l’homme) membre du Corps mystique de celui qui est un Homme : « Ecce Homo » (S. Jn XIX, 5), l’Homme par excellence. L’infirmité de la féminité (I Pi. III, 7), sa relativité univoque à l’homme, qui est sa raison d’être (I Cor. XI, 9), sa sujétion à l’autorité de l’homme (Gen. III, 16), la culpabilité d’être à l’origine de la faute originelle (I Tim. II, 14), tout cela demeure, car la grâce ne modifie pas la nature et l’ordre des choses.

En revanche, dans la mesure où la femme est subordonnée à l’homme, elle peut être sauvée : « Appelez votre mari, et venez ici » (S. Jn IV, 16). C’est uniquement à cette condition que, tirée de l’homme, elle participe à l’Evangile, qui s’adresse d’abord à l’homme. Cette dernière affirmation surprendra sans doute beaucoup de catholiques, habitués qu’ils sont aux innovations et autres falsification de la doctrine par un grand nombre d’écrivains du XIXème siècle, et par la quasi-totalité de ceux du XXème. Et pourtant, il s’agit bien de la doctrine catholique traditionnelle.

Lorsque la femme reçoit la grâce du martyre, la Liturgie fait son éloge dans les termes suivants : « Chantons tous les louanges de cette femme forte, au cœur viril (virili pectore), que la gloire de la sainteté rend illustre en tout lieu. » (Hymne des IIèmes Vêpres pour une martyre non-vierge.)

X. – Les Vierges.

Les femmes sont réparties en deux catégories : les vierges et les non-vierges. Nulle religion plus que la chrétienne n’honore la virginité, et la considère comme une vertu au-dessus de toutes les autres. « C’est, écrit un Auteur, une chose qui surpasse les forces naturelles, que de vivre dans un corps mortel, comme si on n’en avait point. Cependant c’est ce que doivent faire les Vierges chrétiennes, car il faut qu’étant revêtues d’une chair corruptible, elles la mortifient en toutes rencontres, elles la soumettent à la loi de l’esprit, elles suppriment ses désirs les plus violents, elles s’en servent comme d’une esclave qu’elles tiennent dans les fers, qu’elles travaillent à la mettre en état de ne plus s’opposer à leurs bonnes résolutions, et qu’elles la rendent en quelque manière spirituelle ; et comme les forces naturelles ne font point capables de produire un effet si merveilleux, les SS. Pères concluent que la Virginité est au-dessus de la nature. »

Ce que nous avons dit, à propos des hommes, du célibat tel qu’il se conçoit aujourd’hui, se comprend encore mieux en ce qui concerne les femmes chrétiennes. Le jeune homme adulte qui n’est pas encore marié, lorsqu’il est majeur, s’émancipe de l’autorité paternelle, puisqu’il est lui-même le principe potentiel d’une nouvelle famille ; en revanche, la jeune fille non mariée, même majeure, demeure sous la tutelle paternelle, jusqu’à ce qu’elle entre dans un état défini. Toutefois, contrairement au jeune homme qui n’a pas encore d’état défini, la jeune fille appartient par défaut à la catégorie des Vierges. La Vierge, soit la jeune fille qui n’est pas mariée, est sous l’autorité de son père, comme la femme mariée est sous l’autorité de son mari, mutatis mutandis. A ce titre, l’honneur de son père est lié à la pureté de sa conduite : « Une fille est pour son père un secret souci, etc. » (Eccli. XLII, 9)

Ceci ne donne néanmoins pas à la virginité toute passive une valeur particulière ; disons qu’il s’agit du minimum pour une fille honnête. Les Auteurs ecclésiastiques insistent sur le fait que cette vertu, comme tout ce qui est un bien naturel, doit être surnaturalisée par la Charité. Dans ces conditions, la virginité apparaît éminemment glorieuse. C’est pour cette raison que l’orgueil en est la tentation naturelle, contre laquelle la Vierge doit se prémunir absolument.

Toutefois, l’honneur de la Virginité ne se ternit pas uniquement par les fautes grossières ; il s’évanouit dès lors que la Vierge sort de son état propre, qui est celui d’une créature dont le rapport à la capitalité est univoque. Contrairement à l’épouse, dont l’état est une participation pleine à la capitalité de son époux, la Vierge chrétienne ne participe pas à la capitalité de son père, sinon pour en être la gloire. Or, une telle gloire est cachée en Dieu, c’est-à-dire protégée par une décence qui ne l’expose pas aux yeux du monde. Ainsi, la Vierge chrétienne transgresse les bornes de son état, dès lors qu’elle adopte les pratiques du monde, tant par le vêtement, que par les occupations, que par les attitudes généralement admises parmi les mondains, et qui sont étrangères à la modestie chrétienne.

Plus précisément, le père catholique souille son honneur, lorsqu’il laisse les Vierges confiées à ses soins par la Providence entrer dans le monde, spécialement universitaire, et en général professionnel au sens où le définit la société moderne. Il faut ajouter qu’il ne s’agit pas d’étudier ou de travailler « par correspondance », ce qui revient au même ; en effet, ce n’est pas tant la confrontation (inévitable) avec les infidèles qui pose problème, que l’usurpation des fonctions masculines par la femme chrétienne qui constitue la transgression de son état.

La Vierge qui est martyre ajoute à sa gloire, en triomphant définitivement de sa condition temporelle, par une participation à la virilité du Christ, « force des martyrs ». C’est la doctrine qu’implique l’oraison de la première messe pour une Vierge martyre : « O Dieu, qui entre autres merveilles de votre puissance, avez donné la palme du martyre même au sexe le plus faible (etiam in sexu fragili), faites que, célébrant le triomphe de sainte N., Vierge et Martyre, nous mettions à profit ses exemples pour monter jusqu’à vous. Etc. »

La Vierge par excellence est la femme consacrée à Dieu par les trois Vœux de la Religion. Néanmoins, il existe au sein de la Cité catholique une catégorie de Vierges qui ne sont pas liées par les Vœux de la profession religieuse. Ce que nous avons exposé à propos des hommes célibataires s’applique en partie aux Vierges chrétiennes, en ce sens que la vision traditionnelle ne reconnaît pas la validité d’un état où la femme non-mariée mène sa vie comme elle l’entend. Si la Vierge n’est pas encore mariée (et nul ne saurait reprocher, une fois encore, à une telle personne un état de fait relativement indépendant de sa volonté), contrairement à l’homme non-marié, elle est nécessairement sous l’autorité de son père, ou du moins d’un tuteur moral, qui veille sur son honneur, et pourvoit à sa subsistance, en lui assurant les conditions d’une vie honnête.

Si une telle chrétienne devait décider de demeurer dans l’état de virginité simple, elle entrerait alors dans des conditions de vie régies par leurs règles propres, qui constituent un état à part entière. Les Auteurs ecclésiastiques ont enseigné sur le sujet, de sorte que, si cet état est de type laïc, il n’en reste pas moins que les devoirs des Vierges chrétiennes fait d’elles des êtres particulièrement sanctifiées, qu’une occupation de type mondain ou militant profane catégoriquement.

Les Vierges chrétiennes se doivent de vivre dans la retraite, l’humilité et les bonnes œuvres, loin du monde et de ses dangers. De tout temps, l’Eglise a pris un soin particulier pour étendre son aile sur cette catégorie aussi glorieuse que vulnérable, afin de la soustraire aux outrages de l’impiété et du siècle.

XI. – Les Non-Vierges. – Les Epouses.

Les femmes non-vierges possèdent leur dignité propre, qui, comme pour tous les autres états, a son origine dans le baptême. Les saintes femmes sont en générale des épouses, des veuves ou des pénitentes. Dans le Martyrologe, l’on compte quelques pénitentes, comme Ste Marie-Madeleine ou Ste Marie l’Egyptienne. Toutefois, il va de soi que cette catégorie est la dernière dans la société chrétienne, encore que la puissance de la pénitence élève bien souvent ceux qui en reçoivent la grâce au-dessus dans quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas péché (S. Mth. XVIII, 13). Les pénitentes sont associées aux femmes consacrées, d’une manière ou d’une autre.

Pour ce qui est des épouses, la liturgie leur applique le trente-et-unième chapitre des Proverbes de Salomon (épître du commun d’une non-vierge non-martyre), qui fait l’éloge de la « femme forte », c’est-à-dire de l’épouse qui a « la confiance et le cœur de son mari ». La gloire d’une épouse pieuse est, selon N. S. P. Augustin, supérieure à celle d’une Vierge orgueilleuse. Si la gloire de la Vierge est de participer à la nature spirituelle des saints Anges, en revanche, l’on ne louera jamais assez celle des épouses vertueuses : « J’ai trouvé un homme entre mille, mais je n’ai pas trouvé une femme dans le même nombre » (Eccl. VII, 28) : « La femme qui craint le Seigneur est celle qui sera louée » (Pv. XXXI, 30). Située au dernier échelon de la hiérarchie des états de vie, l’épouse est, dans l’état laïc, la représentation de la sainte Eglise catholique, selon les paroles de S. Paul déjà citées : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier, la purifiant par le baptême d’eau, par la parole de vie, pour la faire paraître devant lui une Eglise glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais pour qu’elle soit sainte et immaculée. » (Eph. V, 25-27)

Il s’ensuit qu’une épouse qui ne serait pas soumise à son époux comme l’Eglise l’est au Christ (Eph. V, 22), et qui ne porterait pas les marques de cette ordonnation, ne saurait être réputée fidèle à son état. Les opinions féministes, méta-féministes et anti-féministes ont ceci de commun qu’elles soutiennent l’égalité de l’homme et de la femme – chacune envisageant cette égalité de façon contradictoire. La réalité est que si l’homme et la femme sont égaux, alors le Fils éternel de Dieu et l’Eglise sont égaux ; partant, l’Eglise est une entité divine distincte du Christ, quod absit. La femme est donc ordonnée à l’homme ; ce dernier est ordonné au Verbe divin ; et celui-ci est soumis à son Père : « Or, je veux que vous sachiez que le chef de tout homme est le Christ ; le chef de la femme, l’homme ; et le chef du Christ, Dieu. » (I Cor. XI, 3)

La femme catholique, dont l’état est celui d’épouse, doit de même, si Dieu veut, être mère. En effet, enseigne S. Paul, la femme « sera sauvée par la génération des enfants, si elle demeure dans la foi, la charité et la sainteté jointe à la tempérance. » (I Tim. II, 15) Il est donc impossible à la femme de se sauver, si elle n’est pas ordonnée à son mari, si elle ne met pas au monde tous les enfants que Dieu lui donne (si telle est la volonté divine), et si elle ne pratique pas les vertus chrétiennes par la Charité.

On notera qu’une telle affirmation se décline selon tous les états de vie pour tous les baptisés.

XII. – Les Non-Vierges. – Les Veuves.

L’état de viduité est celui de l’épouse qui a perdu son mari par le décès de ce dernier. Les Veuves ont toujours constitué dans l’Eglise une catégorie bien définie, caractérisée à la fois par une plus grande vulnérabilité, et par un privilège d’assistance (I Tim. V, 16). Si la Veuve est en vénération chez les chrétiens, c’est parce que, comme la Vierge, elle se comporte selon Dieu. Toutefois, l’Apôtre attend de la Veuve qu’elle fasse fructifier dans ce nouvel état les bonnes œuvres qu’elle a accomplies dans l’état d’épouse et de mère. « Que la veuve qu’on choisira n’ait pas moins de soixante ans ; qu’elle n’ait eu qu’un mari ; qu’on puisse rendre témoignage de ses bonnes œuvres : si elle a élevé ses enfants, si elle a exercé l’hospitalité, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru les affligés, si elle s’est appliquée à toute sorte de bonnes œuvres. » (I Tim. V, 9-10)

La Veuve reconnue comme telle par l’Eglise, tient en quelque sorte le milieu entre la Vierge consacrée et l’épouse. En effet, de par son âge, de par son expérience de l’ordonnation et de l’obéissance à son chef naturel, la Veuve apparaît comme une préceptrice de premier ordre, toujours selon l’enseignement de l’Apôtre (ibid., 4) ; cette fonction au sein de la société familiale chrétienne est d’ailleurs anticipé par les femmes plus âgées, c’est-à-dire exercées dans leur état, auxquelles l’Apôtre ordonne « d’avoir un maintien qui respire la sainteté, de n’être ni médisante, ni adonnées au vin, de bien instruire, d’enseigner la sagesse aux jeunes filles, d’aimer leurs maris, de chérir leurs enfants, d’être prudentes, chastes, sobres, appliquées au soin de leur maison, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit point blasphémée. » (Tite II, 3-5)

XIII. – Les Enfants.

L’enfance chrétienne commence avec l’octroi du baptême ; avant le passage par la « porte des Sacrements », l’enfant n’est qu’un homme naturel, marqué par la chute du Premier Adam, sous l’emprise du démon et incapable de salut. C’est la raison pour laquelle les enfants qui meurent sans le baptême ne sauraient être considérés comme capables de voir la Lumière béatifique. D’où la bénédiction que l’Eglise donne à l’épouse, lors de la cérémonie du mariage, et à la future mère par le sacramental approprié, afin que Dieu la rende capable de conserver son fruit.

L’enfance ne constitue pas un état au même titre que les états de vie que nous venons de décrire  brièvement. Il est une condition d’imperfection, la raison n’étant pas encore pleinement formée dans le sujet. Celui-ci n’atteignant l’état adulte qu’à l’âge de 21 ans révolus, il doit être considéré comme ne possédant pas encore la maturité morale, intellectuelle et humaine, quoique son éducation vise à faire de lui un chrétien adulte épanoui. L’on distingue entre l’enfant jusqu’à l’âge de six ans révolus, et celui qui a plus de sept ans. Le premier est réputé innocent, c’est-à-dire incapable de commettre des péchés mortels, son jugement étant encore largement dominé par les sens et non par la raison. La liturgie prévoit que ceux qui meurent avant « l’âge de raison » ne soient pas inhumés avec le rituel des funérailles habituel, car elle reconnaît qu’ils jouissent du salut éternel, en vertu de l’innocence baptismale que leurs fautes irrationnelles n’a pas entamée.

L’enfance est un état transitoire, dont il ne reste rien, une fois parvenu à l’âge adulte, selon les paroles de l’Apôtre : « Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, j’avais les goûts d’un petit enfant, je raisonnais comme un petit enfant ; mais quand je suis devenu homme, je me suis dépouillé de ce qui était de l’enfant. » (I Cor. XIII, 11) La société libérale, c’est-à-dire moderne, est doublement néfaste, en ce qu’elle pousse trop tôt l’enfant dans le monde adulte, et qu’elle infantilise l’adulte, en favorisant chez lui une nostalgie indue de l’enfance. Pour ce qui est de la société catholique traditionnelle, l’enfance est un temps d’apprentissage, caractérisé essentiellement par la soumission aux Aînés : « Jeunes gens, soyez soumis aux Anciens » (I Pi. V, 5), ce dernier mot désignant à la fois les Prêtres et les pères, et toute autorité hiérarchique.

Comme nous l’avons indiqué, l’état d’enfance prend fin différemment pour les garçons et pour les filles. Les premiers accèdent à l’état adulte, et deviennent eux-mêmes aptes à fonder une famille, ne conservant avec leurs parents que le devoir de respecter le IVème Commandement, qui n’implique pas pour eux de dépendance. En revanche, la fille devenue adulte demeure sous la tutelle de son père jusqu’à ce qu’elle se marie. Cela ne signifie pas qu’elle soit une mineure, car il ne s’agit pas, ici, de tutelle légale mais morale, du moins pour ce qui concerne les conditions de la Modernité. Le défaut ontologique de la femme, qui tient son être de l’homme, selon la volonté du Créateur, exige que ce dernier joue le rôle de chef vis-à-vis d’elle, faute de quoi, elle est dans un état de vulnérabilité qu’aucune « force de caractère » ne peut compenser. C’est ce que l’Apôtre enseigne, lorsqu’il déclare : « C’est pourquoi la femme doit avoir une puissance sur sa tête » (I Cor. XI, 9).

XIV. – A propos de l’homme naturel.

On notera que l’anthropologie catholique traditionnelle n’inclut pas l’ « homme naturel » dans sa définition de l’humanité stricto sensu. En effet, partant du principe que la chute de nos Premiers Parents a précipité l’homme en-dessous de sa nature, s’il n’a pas changé de nature, il est en revanche, par bien des aspects, devenu si défiguré, qu’il est plus un monstre qu’un homme. Voilà pourquoi le Messie, pour sauver l’homme déchu, est vu par le Prophète n’ayant plus figure humaine (Is. LII, 14), puisqu’il s’est abaissé jusqu’à la condition d’un esclave (Phil. V, 7), l’homme issu du premier Adam étant naturellement un enfant du diable (I Jn III, 10).

A moins que le baptême ne soit qu’une formalité tout accidentelle, qui décore, en quelque sorte, un individu du nom de chrétien sans provoquer aucun changement réel en lui – ce qu’aucun catholique sensé n’admettra –, la différence entre un baptisé et un non-baptisé n’est autre que celle d’un vivant et d’un mort. Que cette vie et cette mort soient spirituelles ne signifie pas qu’elles soient métaphoriques. Aussi, il n’y a pas de commune mesure entre le chrétien et l’infidèle ; leur association est contre-nature, au point que l’Apôtre déclare : « Ne traînez point le même joug que les infidèles. Car quoi de commun entre la justice et l’injustice ? ou quelles alliances entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre le Christ et Bélial ? ou quel commerce entre le fidèle et l’infidèle ? … C’est pourquoi sortez d’au milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur, et ne touchez point à ce qui est impur ». (II Cor. VI, 14-15)

Le christianisme désigne par le terme de « gentils » les hommes naturels, c’est-à-dire non baptisés. Le terme de « gentil » est synonyme de païen, d’infidèle, de mécréant ; il signifie étranger à l’alliance de Dieu et de son peuple : « Vous étiez en ce temps-là sans Christ, séparés de la société d’Israël, étrangers aux alliances, n’ayant point l’espérance de la promesse, et sans Dieu dans ce monde. » (Eph. II, 12) Les gentils sont les créatures humaines privées de la dignitas israëlitica ; ils ne constituent pas « l’Israël de Dieu » (Gal. VI, 16), et sont sous la malédiction divine (Eph. II, 3). Le rituel du baptême, tant des nourrissons que des adultes, révèle que l’homme naturel, que le gentil, est une sorte d’animal cornaqué par le démon : « L’homme animal ne perçoit pas ce qui est de l’Esprit de Dieu ; c’est folie pour lui, et il ne le peut comprendre, parce que c’est par l’esprit qu’on doit en juger » (I Cor. II, 14), ne possédant pas « la sagesse qui vient d’en haut, mais une sagesse terrestre, animale, diabolique. » (Jc III, 15)

Si le catholique exerce la Charité envers toute créature, baptisée ou non, s’il voit en tout homme un possible enfant de Dieu, dans la mesure où il ne faut désespérer de la conversion de personne, en revanche, la Concorde augustinienne et sacerdotale entend bien appliquer au pied de la lettre le commandement de l’Ecriture sainte : « Ne vous associez point aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt réprouvez-les ». (Eph. V, 11)

Le clergé de l’Augustiniana Sacerdotalisque Concordia ne célèbre en aucun cas de mariage « mixte », c’est-à-dire dont l’un des époux ne professe pas la religion Catholique traditionnelle.